Alger ma Blanche

 

Les façades blanches de chaux

De mon Alger natale

Ou les moucharabiehs savamment sculptés

Et les persiennes entre-ouvertes aux effluves de menthe

Reflètent une chaleur si étourdissante

Que l'ambiance y devient secrète, mystérieuse, sulfureuse...

 

Et il y a ces Parfums de bois et ocres

Qui surplombent la misère du cœur de la Casbah

 

Le jasmin capiteux et le citrus frais,

Les épices et le miel dans une fusion sacrée

Ont offert à ma Vie une essence passionnée

 

Seule la Vie sait, si un jour j'y reviendrais

Le Jardin sans âge

 

Sous les Tonnelles de fer forgé

Rouillées par le souvenir indélébile d'un Jardin sans âge

Se délectant les narines de délicieuses Essences Florales

On se prépare à une belle sieste

 

Au réveil, c'est comme la réminiscence d'un rêve doux

en est resté la délectable fragrance que laissent les Roses sur leur sillage

Et l'on se pâme alors devant ce parterre d'aromes blanc irisé

Et l'on s'étourdit des bouffées folles d'un Jasmin crémeux fatal

 

Les Embruns vaporeux nous accueillent au bout de cette promenade

Nous rappellent qu'en ces eaux tranquilles et limpides

Flottait le souvenir d'une mystérieuse nageuse

d'une grâce fraîche insaisissable, pétillante de Vie

La Maison au Rêve d'Argile

 

La Marche Initiatique dans les Grands Bois humides

Suggère aux narines la Magie olfactive d'un Encens de Benjoin

Qui brûle lentement dans l'imaginaire de ma Maison en Terre

 

Le Linge y est toujours propre, parfumé de Vétiver

Et dans la cheminée, quelques clous de Girofle ajoutés à la buche

Donnent un charme atypique à ma belle Demeure

 

Un simple tissage de Laine Pure

Adoucit la plaisante sensation de Fraîcheur Douce

Des Soirs étoilés, quand la Rosée s'étend

Echappé du troupeau

 

J'ai rêvé de Chevaux Sauvages

Un troupeau immense qui courrait en symbiose

Dans des Steppes Désertiques imprégnées du bruit sec et sourd

De leur mille sabots tambourinant la Terre

 

Echappé droit devant

Un superbe Alzan survolé d'un Faucon Blanc

Il galopait si vite et si gracieusement

Qu'il semblait même décoller vers le loin Firmament

Sa crinière volant au vent

Était comme finement peignée par les mains d'un enfant prodige

 

Je l'appelais dans mon Coeur

Par un cordon scintillant me reliant à sa poitrine

Et voilà qu'il m'entendit et s'approcha de moi,

 

« Cheval, dis-moi :

Est-ce possible pour nous Humains de Vivre ta Fabuleuse Liberté ? »

 

Alors venant plus près encore, il me murmura à l'oreille :

 

« C'est Facile...

Avancer un pas après l'autre et chasser la peur très loin ».

Fin d'Hiver

 

Au fin fond de l'hiver

N'oublie pas que les Terres Froides au dégel

Par la Force immuable du cycle de la Vie

Laisseront émerger la splendeur d'un Magnolia

 

Et tu caresseras la douceur d'un Rocher

Sous la Mousse tendre, humide et mentholée

 

Et d'un commun accord

Avec ton Être réchauffé

Par les senteurs boisées d'une timide chaleur

 

Tu sauras reconnaître les subtiles volutes

Qui spiralent en ton Coeur

 

Qui est... le Maître du Jeu

Les Tendres Clairières

 

Quelles sont donc ces forêts inconnues

Ces endroits verdoyants que l'on foule les pieds nus

Où le Soleil transperce à travers les feuillus

Les mystères que la Terre cache sous ses moussus

 

Un battement de Cœur

Il est immense et fort

Il résonne à toute heure

Déploie la Vie Trésor

 

Nous reviendrons aux Tendres clairières

Pour bâtir nos maisons du Peuple Libre

Nous aimerons bientôt sans regarder derrière

La Vie Nouvelle qui déjà en nous Vibre

Ni Bien, Ni Mal

 

Je ne voulais rien faire

Ni bien, Ni Mal

Je voulais juste enfin me plaire

Avancer dans la Vie comme en rêve enchanté

 

Et voilà qu'un jour on se bute

Face au mur cellulaire de nos peurs ancestrales

Et le cœur ébahi tressaute de mille culbutes

 

Quand reviendront les Rires ?

L'Insouciance du Présent

La Fortune magistrale des beaux Amours d'Enfants ?

 

Peut-être est-ce là l'intérêt de l'Histoire ?

De ne rien vouloir faire

Ni Bien, Ni Mal.

Et surtout arrêter de s'entêter à plaire

 

Ni à Toi, Ni à Eux et ne serait-ce qu'à moi

Pour avancer sereine sans plus se retourner

En Sursis

 

Comme le Soleil levant au coeur d'une ritournelle

Comme un doux sentiment, animé d'essentiel

Comme une danse gracieuse offerte à qui la veut

Un tourbillon de Vie au corps voluptueux

Une comète, une fractale, un rêve qui nous émeut

 

Aux agapes frugales arrosées de bon vin

Sur cette immense plage à la beauté sans fin

Ta silhouette apparaît au détour d'une vague

 

Comme un chocolat pur, un tigre, un fin tissage de lin

Un beau livre précieux aux pages lissées d'or fin

S'ouvre au vent et balaye le temps de son histoire mythique

 

Je n'attends même plus ...

 

Je respire chaque seconde comme un cadeau sans prix

Un roman fantastique

Comme un souffle

Un sursis

La Matrice aux Merveilles

 

Clique la Rose et Dame Fruit

Rime la Prose au roi fortuit

 

J'entrevois comme sous hypnose

Entre des portes à demi closes

L'impudeur de scènes que j'ose

N'avouer qu'en anamorphoses

 

Imbrique ton rêve sans aucun Bruit

Brille Soleil, Goûte la Vie

 

Et dans la Matrice aux Merveilles

Renais dans ton Cœur en Éveil

Plonge dans tes sens, ton Âme vermeil

Aime au-delà de tout conseil

La Nuit

 

Aux affres clairs et dômes étoilés

Tel un cadeau éphémère

Cette nuit là, mon corps aimé

 

Le roc piquant et tendre

Sur ta peau douce mon bel amant

La Lune pousse les nuages

 

Que la danse tribale liée aux cœurs vibrants

Illumine nos pas des mille diamants précieux

 

Ce que la Terre nous a offert

Un soir de Grâce, d'Osmose totale

C'est un joyau cosmique,

 

Pachamama,

Mon Amour...

Langevin

 

Bribes d'Eau

Soleil Brumeux

Roches Sonores

Vert Incandescent...

 

Sentir la Vie tel un joyau

Etre dans l'état Amoureux

Comme fleur qui vient d'éclore

Y croire encore, vivre au présent

 

Dénuée de tous mes oripeaux

Je fredonne un air Joyeux

Et tinte le chant de l'Oiseau d'or

Qui me rappelle aux doux amants

 

Jouir du moment avec brio

A chaque instant, seule ou à deux

Et plus que tout, sache que j'adore

Le bruit des Cœurs aux corps tremblants

Les Épiphytes

 

Ils baroudent de travers en lointains

Navigant sans répit à la recherche d'Eaux claires,

D'une Terre, d'un Peuple, de Coeurs

Qui sauraient accueillir leurs solitaires destins

 

Point qu'ils ne soient de nulle part,

Ils savent pourtant qu'ils sont d'ailleurs

Les Epiphytes ressentent bien

Que posséder l'avoir n'est rien

 

Leur Vie forte de Saltimbanques

Les amène à fructifier leurs richesses internes

Oui ceux-là, sont bien au dehors du rêve obscur des banques

 

Et s'ils passent pour gens de rien

Bien à raison de croire

Qu'un Zéphir bienveillant les dépose

Un jour, un beau matin, un soir miroir,

Sur un Atoll fécond, paisible et chaleureux

Et qu'enfin leurs racines d'Or des Fous

S'enroulent de liens tant heureux que si doux

 

Les Caresses dans le Dos

 

Les Caresses dans le Dos

C'est une promesse ensommeillée

Qui nous effleure d'un Air Fripon

 

Les Caresses dans le Dos

C'est la Musique des Papillons

Qui enlumine le Réveil

 

Les Caresses dans le Dos

C'est le Bonheur Furtif

De ta Douceur sur ma Peau

 

Une Ôde Tendre

Une Joie Feutrée

Les Pélicans

 

Il est une île où volent les Pélicans

Dans leur grande poche buccale

Ils transportent les plus beaux messages

Attrapés au vol dans les vapeurs-nuages de Rêves Amérindiens

 

Ils se posent alors sur des berges inconnues

Attirés par des odeurs Divines de fumées pailletées

Lors de cérémonies muettes transcendentales

Où l'on boit du Maté à la cannelle pimentée

 

Et alors... que, dans les Champs des possibles

Les rouleaux de foin sec s'illuminent au petit matin,

Dans la lueur Rose pâle et Jaune diaphane du Levant

C'est la célébration d'une toute nouvelle journée

 

Puis, les Pélicans s'en retournent vers les vagues puissantes

D'un Grand Large lointain poissonné d'écailles argentées

Maringa

 

Fuir la folie Carioca

Partir là-bas

Maringa

 

L'Ange géant, l'Aventure au Cœur

A combattu le cerbère

Et m'a guidée à la cascade Sainte

 

Je marche,

Heureuse,

Comme une funambule éclairée

Et te voilà sur le chemin

 

Rendez-vous galant

Au sein du cœur chaud de la Terre

Pulsation Divine,

Nuit Câline

 

Sans rien comprendre

Et là se trouve la clef,

Je repars,

Mon Âme pleurant mon choix